samedi 18 décembre 2010

Critique une année après/"Dire, peut-être."

Le ProgrèsDimanche 8 novembre 2009
Aux Marronniers, « Dire, peut-être », une pièce qui parle à tous
Cinq étoiles

Une mise en scène de Grégoire Blanchon, tout jeune metteur en scène formé au Conservatoire de Lyon.
Qui n’est pas concerné par le langage ? Sur la scène, un homme réservé et une femme extravertie représentent un nombre incalculable d’entités parlantes derrière ces « types » de caractère. Alors qu’ils attendent, une voix off impersonnelle, survenue de nulle part, se met à leur poser des questions sur eux puis sur leur rapport à la parole : « Pour toi, qu’est-ce que parler ? »
Grégoire Blanchon, également diplômé d’orthophonie, a crée cette pièce car « parler ne va pas de soi ». La matière de cette création est une série d’entretiens avec des personnes présentant des difficultés à parler ou ayant un rapport étroit avec le langage vis-à-vis de leur profession. Le sujet, traité avec subtilité, exprimé avec talent, fait le tour de la question efficacement. Sous nos yeux, les personnages se méfient, jouent, trébuchent sur les mots et finissent par se confier l’un à l’autre. Une pièce qui parle à tous, car qui trouve toujours ses mots ? Qui arrive à dire exactement ce qu’il veut dire ? Qui ne présente aucune difficulté à parler en public ? Avec un humour très fin, cette pièce nous décomplexe de nos difficultés à dire. Elle relativise cette impression de réduction terrible quant à l’expression de nos sentiments car « on ne prend pas la parole comme on prend la main. »
Sacha Steurer.

vendredi 17 décembre 2010

Critique de "Dire, peut-être." - Les Trois Coups/Elise Ternat.

Les maux du langage

Le Théâtre des Marronniers accueille du 9 au 16 décembre 2010 la dernière création de la compagnie Songe d’une planche à vif. Avec le second volet de « Dire, peut-être », Grégoire Blanchon aborde une nouvelle fois le thème du langage et, plus précisément, les difficultés suscitées par ce dernier. Le choix d’un sujet si fédérateur avait déjà permis à la pièce de connaître un vif succès en 2009.
Si Grégoire Blanchon a souhaité aborder le thème du langage, c’est avant tout pour montrer à quel point parler ne va pas de soi. Le jeune metteur en scène, comédien et également diplômé d’orthophonie, avoue entretenir depuis les premières années de sa vie un rapport étroit et particulier à la parole. De son vécu et de celui de nombreuses personnes interrogées sur le sujet, il en a extrait un travail subtil et ludique porté avec talent par Leïla Anis et Julio Guerreiro.

Sur scène, deux comédiens assis sur des tabourets de bar observent le public à mesure que celui-ci s’installe. Dans leur dos, un peu plus d’une vingtaine d’ombres, telles des silhouettes impersonnelles, semblent les dominer. Les deux protagonistes portent des tenues quasi identiques, aux formes et tissus semblables. Cette apparente ressemblance se dissipe rapidement pour révéler deux archétypes de comportements face au langage. Il y a d’un côté le timide, le taiseux, que l’on imagine aisément les mains moites et le front humide. De l’autre côté se trouve l’extravertie, la volubile. Naturellement souriante, elle a le propos vif et assuré.

Surgit alors une voix off. Impersonnelle à l’excès, elle interroge les deux protagonistes sur divers sujets plus ou moins intimes liés à la difficulté de parler… À mesure que la pièce avance, la parole dévoile sa dualité. D’une part, utilisée à l’excès, elle efface le vide, comble les angoisses jusqu’à atteindre parfois une dimension pathologique. D’autre part, elle peut également se rendre précieuse par sa rareté, par l’emploi du mot juste, à l’inverse de tout bavardage.

Pourquoi prend-on la parole ?

Ainsi, cette pièce a de pertinent sa capacité à convoquer une part de chacun. On se reconnaît forcément un peu, on s’identifie dans une de ces deux individualités. On apprécie les ingénieux procédés de répétition de certaines séquences. Sémantique, philosophie et linguistique semblent se rejoindre ici. « Pourquoi prend-on la parole ? À qui la prend-on ? Qui nous donne la parole ? Que faut il dire ?… » résonnent comme autant de questions intégrées consciemment ou non dans nos attitudes orales du quotidien.

Quant au jeu des deux comédiens, il permet de donner du rythme à cette pièce. Leïla Anis incarne parfaitement l’extravertie, l’ingénue un peu taquine avec une chaleur dans la voix, un ton qui rappelle parfois le personnage d’Amélie Poulain. De son côté, Julio Guerreiro se montre d’une remarquable justesse dans sa manière d’interpréter l’hésitation, le bafouillage et autres signes de malaise dans la prise de parole. De même, les éclairages s’inscrivent de manière cohérente dans la pièce : les froides tonalités de bleu renvoient à l’aspect impersonnel de l’administration, voire le climat des entretiens d’embauche, où le fait d’être à l’aise oralement tient une place prépondérante.

Dire, peut-être dans cette nouvelle version s’apparente à une pièce fraîche, pertinente et ludique qui mériterait de durer plus. Le propos pourrait alors se déployer davantage, gagner encore en consistance, profondeur et se démarquer totalement d’un travail en cours.

Élise Ternat
Les Trois Coups

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"Je suis."-Titre provisoire / Des nouvelles.


Projet sur l'Identité et le Visage (cf. note d'intention dans un post précédent), nous le créerons fin 2011-début 2012 sur Lyon.
Voici la distribution:
Jeu: Leïla Anis, Lise Chevalier, Julio Guerreiro (distribution en cours)
Texte et mise en scène: Grégoire Blanchon.
Scénographie: Benjamin Gibert.
Lumières: Xavier Davoust.
Aide au travail corporel: Anne-Sophie Fayolle.
Vidéo: Damien Vildrac.
Assistante à la mise en scène: Camille Desforges.

"Dire, peut-être." aux Marronniers-Critique

"Dire, peut-être." aux Marronniers, c'est fini.
En revanche, une critique a paru sur PublikArt. Nous la publions sur ce blog. Une autre est à venir sur Les Trois Coups.
"Grégoire Blanchon, metteur en scène, a toujours été passionné par le langage. Il est orthophoniste de formation et ceci explique cela. Il aurait souffert de bégaiement, étant enfant. Donc, pour lui, parler n’est pas chose naturelle et aisée. Cette pièce est née en partant de la réalité : des interviews réalisés auprès de personnes ayant des difficultés de langage, et également des personnes dont le métier repose sur le langage (comédiens, juristes, psy…).

Deux acteurs se trouvent dans la même pièce, parlent, se parlent, en présence d’une voix off (Julien Geskoff). Leïla Anis, très impulsive, naturelle, volubile, parle, parle et finit par se dévoiler peu à peu, de plus en plus intimement. Grégoire Blanchon, plus réservé, parle moins, mais ses silences sont élogieux. Il parle bien, très peu, mais de façon condensé, très humain. Très réfléchi, un peu en-dehors du monde.

Tous les deux ont un jeu étonnant. On entre tout de suite dans leur monde. Et avec eux, on se pose la question : que veut dire parler ? Que cache le mot parler ? Quel pouvoir a la parole ? Quelle représentation a-t-on du langage, dans nos sociétés ?

On rit beaucoup durant ce spectacle, mais on réfléchit aussi beaucoup. C’est léger et en même temps, cette pièce délivre un message très profond, grâce aux jeux des comédiens, tout à fait époustouflant. On passe d’un monde réel à un monde imaginaire où les mots n’ont plus de sens logique, mais le côté répétitif de certains dialogues nous incite à les rendre significatifs. Beaucoup d’humour, beaucoup de mimiques indescriptibles de Leïla, font de cette pièce une œuvre poétique.

On passe vraiment un très bon moment en compagnie de ces jeunes et beaux comédiens, avec autant de talent que d’énergie ! Bravo à chacun pour cette performance !

Bénédicte "
Notez que le comédien qui joue avec Leïla Anis est, bien entendu, Julio Guerreiro; et non Grégoire Blanchon.

dimanche 5 décembre 2010

Commentaires

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A très vite.

"Dire, peut-être." à Lyon cette semaine.


Ce jeudi, débute la série de représentations lyonnaises de "Dire, peut-être." au Théâtre des Marronniers.

Venez nombreux:
-jeudi 9 Décembre 2010 à 20h30;
-vendredi 10 Décembre 2010 à 20h30;
-samedi 11 Décembre 2010 à 20h30;
-dimanche 12 Décembre 2010 à 17h00;
-lundi 13 Décembre 2010 à 19h00;
-mardi 14 Décembre 2010 à 20h30;
-mercredi 15 Décembre 2010 à 20h30;
-jeudi 16 Décembre 2010 à 20h30.

Pour réserver: 04 78 37 98 17.

Théâtre des Marronniers

7, rue des Marronniers

69002 Lyon

Métro Bellecour