jeudi 6 décembre 2012

Quelques critiques de "Traces." au Théâtre des Marronniers à Lyon


L’authenticité à vif

Dans « Dire, peut-être » présenté en 2010 au Théâtre des Marronniers, Grégoire Blanchon et son équipe traitaient de la difficulté à prendre la parole, à trouver le mot juste. C’est dans le prolongement de ce premier travail de recherche que nous retrouvons la compagnie Le Songe d’une planche à vif, du 21 novembre au 3 décembre 2012, avec « Traces », spectacle qui interroge une nouvelle fois l’humain.

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« Traces » | © D.R.

C’est à l’occasion d’entretiens avec des résidents des hôpitaux de Saint‑Pierre‑de‑Bœuf et de Pélussin qu’est né le spectacle Traces. Comme son titre l’indique, cette création s’interroge sur les marques laissées par les évènements dans l’esprit de celui qui les vit. Autrement dit, c’est de la mémoire qu’il est question ici.

Sur la petite scène du théâtre, peu de décor, si ce n’est une série de chaises et fauteuils dépareillés. Nul besoin de plus pour restituer avec justesse la profondeur du questionnement qui traverse la pièce. Dans Traces, il n’y a ni intrigue ni scénario, mais davantage une série de séquences qui déploient les multiples rapports que l’on entretient aux souvenirs. Que la mémoire se transmette ou qu’elle se perde et devienne source d’enfermement, elle induit toujours quelque chose dans le rapport à l’autre comme dans l’identité de soi.

Un théâtre sensible et émouvant
Pour donner corps à ce propos, Grégoire Blanchon a choisi de mêler au jeu des comédiens des extraits de témoignages sonores et des moments plus chorégraphiques, le tout sur un fond de sonorités, de bruits et de morceaux joués au piano. Se prêtant à un étrange jeu de chaises musicales, Julio Guerreiro, Alexia Chandon‑Piazza et Benjamin Gibert incarnent avec une certaine justesse divers rôles selon les séquences : la psychologue, le patient, le sujet atteint de la maladie d’Alzheimer…

Comme dans Dire, peut‑être, la compagnie Le Songe d’une planche à vif propose cette fois encore un spectacle sensible et émouvant tissé de sensations et d’impressions. Fortement imprégné de réel, ce théâtre se positionne sur des thèmes fédérateurs parce que universels. En effet, à l’issue de la pièce, Grégoire Blanchon explique que le processus de création est fondé sur une écriture du réel doublée d’une écriture de plateau faisant suite au travail de collectage de témoignages. L’objectif est donc clairement celui de préserver la dimension authentique du sujet dans le respect des personnes interrogées. Par ailleurs, à l’issue de quarante‑cinq minutes de spectacle, le court métrage Je me souviens de Pierre Mathevon, artiste peintre de Pélussin poursuit et ouvre la thématique de la pièce avec la projection d’une peinture se construisant à la manière des strates de la mémoire.

Avec Traces, la compagnie Le Songe d’une planche à vif montre une nouvelle fois l’originalité de son univers. L’authenticité dans la restitution des témoignages, la sensibilité qui en découle et la dimension didactique de la pièce donnent à ce travail toute sa valeur. 

Élise Ternat
Les Trois Coups

Traces, de Grégoire Blanchon
Compagnie Le Songe d’une planche à vif
Conception et mise en scène : Grégoire Blanchon
Avec : Alexia Chandon-Piazza, Benjamin Gibert, Julia Guerreiro
Musique : Benjamin Gibert
Accompagnement : Annick Brochard
Scénographie : Hélène Eiché
Travail chorégraphique : Anne-Sophie Fayolle
Création lumière : Éric Marynower puis Georges‑Antoine Labaye
Régie : Xavier Davoust
Théâtre des Marronniers • 7, rue des Marronniers • 69002 Lyon
Site du théâtre : www.theatre-des-marronniers.com
Réservations : 04 78 37 98 17
Du 21 novembre au 3 décembre 2012, mercredi, jeudi, vendredi, samedi à 20 h 30, dimanche à 17 heures, lundi à 19 heures
Durée : 45 minutes
15 € | 11 € | 8 €


Une critique par les étudiants de Normal Sup':


Une critique sur Lesautres@net:

Traces


Il faut saluer la ligne... droite et courageuse que le Théâtre des Marronniers entretient et développe au sein de son humble demeure : encourager et accompagner les premiers pas de jeunes compagnies, tout en stimulant leur créativité, leur originalité. Un esprit, une équipe, un directeur, ouverts à toute démarche artistique allant dans le sens de la transmission du savoir-faire, d'un savoir-être, de la compréhension, tentant de mettre en lumière les rapports entre l'être et l'intime; ouverture et tolérance; un théâtre qui aiguise à travers le jeu et divers domaines artistiques comme la peinture et la danse, l'autre regard.

Qualité et sobriété.

Traces est une pièce conçue et mise en scène par Grégoire Blanchon (compagnie Le Songe d'une planche à vif), visible jusqu'au 3 décembre dans laquelle on frôle le malaise, le risible parfois, mais certainement pas le déjà-vu ; une pièce originale née d'un travail approfondi sur la mémoire et ses résurgences, aux côtés des résidents des hôpitaux de Pélussin et de Saint-Pierre-de-Boeuf, atteints de maladies altérant la mémoire de manière irréversible ou légère ; une pièce qui laisse le spectateur un tantinet dépourvu face aux mystères de ces instants ancrés comme une négligence.  Traumatismes, bons moments en famille, moments ou sensations marquantes. Les degrès et les situations s'entrecroisent, forçant l'interrogation et la réflexion.


Jeu de la pensée, du souvenir ? Réalité travestie ou imagination ?  

Traces ou quand les troubles de la mémoire se jouent de nous sous nos yeux circonspects, tel un ballet de gestes, de réflexes, de regards incontrôlés, incontrôlables, néanmoins cohérents, d'idées vagabondes et furtives, la réalité prend alors une nouvelle dimension, peut-être une nouvelle raison tandis que l'esprit cherche sans cesse à recomposer sa réalité se perdant dans ses propres méandres.

Si la pièce demande de la part du spectateur, un investissement certain, de par la complexité intrinsèque du thème abordé, la rencontre avec l'équipe et les explications sur le pourquoi, le comment de la mise en scène à la fin du spectacle avec Grégoire Blanchon et Pierre Mathevon, artiste peintre, est un accompagnement qui permet d'entrer pleinement dans le monde de la création, du concept, en suivant ces traces qui sculptent présent, passé et avenir ; un souffle qui éveille amateurs et professionnels aux fondements propres à l'art, tout en rendant accessible le surréalisme qui se dégage parfois de certaines compositions et libertés.

Un encouragement au partage, artistiquement fécond et bien amené.

Aurélie Gravallon Combier


21 Novembre - 3 Décembre 2012 
Théâtre des Marronniers

7 rue des Marronniers  
Lyon 2ème


TRACES
Par la Compagnie le Songe d'une Planche à vif
dans le cadre du Festival Balises
Conception et mise en scène Grégoire Blanchon
jeu Alexia Chandon-Piazza, Benjamin Gibert, Julio Guerreiro
musique Benjamin Gibert
Scénographie Hélène Eiché
Travail chorégraphique Anne-Sophie Fayolle
Lumière Eric Marynower

Quelles traces laisse-t-on de notre passage sur Terre ? Comment se modifient en nous les marques laissées par ce qui nous traverse ? Est-ce que ce qui disparaît est réellement perdu ? Comment les souvenirs, les récits intimes se transmettent et se partagent ?A partir d’entretiens avec les résidents des hôpitaux de Pélussin et de Saint-Pierre-de- Boeuf (42), Grégoire Blanchon et son équipe s’interroge sur la Mémoire, la Trace et leur rapport avec l’Identité et l’Etre.

Un spectacle où se rencontrent pièces musicales et théâtre de l'intime, sillon que creuse depuis quelques années La Compagnie Le Songe d'une Planche à vif. L'exposition Histoires de Vies, ainsi que le court métrage Je me souviens de Pierre Mathevon, peintre plasticien, qui a pris place dans le processus créatif du spectacle en participant aux entretiens, seront présentés pendant toute la durée des représentations.


> mercredi,jeudi, vendredi, samedi à 20h30 > dimanche à 17h > lundi à 19h

Réservations 04 78 37 98 17 ou sur www.theatre-des-marronniers.com


mercredi 21 novembre 2012

Radio pour "Traces."

Interview que j'ai donnée pour "Traces." à Trensistor, la radio de l'ENS.A noter que Sleigh Bells, le premier morceau que l'on entend, est un remix de Benjamin Gibert qui n'a pas de rapport avec le spectacle.
Enjoy:
http://trensistor.ens-lyon.fr/2012/11/enspectateurs-n11/

lundi 15 octobre 2012

"Traces." - Octobre 2012


Hier, très belle représentation de "Traces." à l'Hôpital de Pélussin auprès des résidents, de leurs familles et du personnel.
Prochaine étape, du 21 Novembre au 3 Décembre 2012 au Théâtre des Marronniers à Lyon, dans le cadre du Festival Balises.
Avec une exposition des tableaux de Pierre Mathevon, à partir des mêmes témoignages que ceux qui nous ont servi de matériau pour l'écriture du projet. Son court-métrage, "Je me souviens", sera diffusé après le spectacle.
Affiche: Benjamin Gibert
Photo: Neal Badache

vendredi 17 août 2012

"Traces." à Pélussin - Quelques photos.

"Traces." depuis la régie/Atelier de la Soie
Crédits photo: Benjamin Gibert.

"Traces.": le clavier de Benjamin.
Crédits photo: Benjamin Gibert.

vendredi 10 août 2012

"Traces.": reportage sur France 3.

Un sujet sur les Bravos de la Nuit de Pélussin, avec des bouts de "Traces.":
http://www.pluzz.fr/festivals-en-rhone-alpes-2012-08-10-19h20.html

samedi 28 juillet 2012

Saison 2012-2013


Saison 2012-2013



« Traces. »


         -Festival des Bravos de la Nuit à Pélussin (42) :
                  -lundi 13 Août 2012 à 20h15 ;
                  -mardi 14 Août 2012 à 20h15 ;
                  -mercredi 15 Août 2012 à 20h15 ;
                  -jeudi 16 Août 2012 à 14h30 ;
                  -jeudi 16 Août 2012 à 20h15 ;
                  -vendredi 17 Août 2012 à 20h15 ;
                  -samedi 18 Août 2012 à 20h15.

         -Théâtre des Marronniers à Lyon (69) :
                  -mercredi 21 Novembre 2012 à 20h30 ;
                  -jeudi 22 Novembre 2012 à 20h30 ;
                  -vendredi 23 Novembre 2012 à 20h30 ;
                  -samedi 24 Novembre 2012 à 20h30 ;
                  -dimanche 25 Novembre 2012 à 17h00 ;
                  -lundi 26 Novembre 2012 à 19h00 ;
                  -mercredi 28 Novembre 2012 à 20h30 ;
                  -jeudi 29 Novembre 2012 à 20h30 ;
                  -vendredi 30 Novembre 2012 à 20h30 ;
                  -samedi 1° Décembre 2012 à 20h30 ;  
                  -dimanche 2 Décembre 2012 à 17h00 ;
                  -lundi 3 Décembre 2012 à 19h00.

         -Chok Théâtre à Saint-Etienne (42) :
                  -mercredi 16 Janvier 2012 à 20h30 ;
                  -jeudi 17 Janvier 2012 à 20h30 ;
                  -vendredi 18 Janvier 2012 à 20h30.




« Imaginarium. »

         -à l’Outil Théâtre à Montpellier (34) :
                  -vendredi 14 Décembre 2012 à 10h30 ;
                  -vendredi 14 Décembre 2012 à 15h00 ;
                  -samedi 15 Décembre 2012 à 19h00.

         -au Pata’Dôme à Irigny (69) :
                  -mercredi 9 Janvier 2013 à 15h30 ;
                  -jeudi 10 Janvier 2013 à 10h00 (Scolaire) ;
                  -jeudi 10 Janvier 2013 à 14h00 (Scolaire) ;
                  -vendredi 11 Janvier 2013 à 10h00 (Scolaire) ;
                  -vendredi 11 Janvier 2013 à 14h00 ;
                  -samedi 12 Janvier 2013 à 17h00 ;
                  -dimanche 13 Janvier à 17h00.


« Dire, peut-être. »

         -en appartement :
                  -vendredi 1° Mars 2013 à 20h30 ;
                  -samedi 2 Mars 2013 à 20h30 ;
                  -dimanche 3 Mars 2013 à 17h00 ;
                  -vendredi 8 Mars 2013 à 20h30 ;
                  -samedi 9 Mars 2013 à 20h30 ;
                  -dimanche 10 Mars 2013 à 17h00.